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Le jeûne du Ramadan , cette station de renforcement de la foi

Rappels pour le mois de Ramadan

nous accueillons en fin de cette semaine le mois sacré de Ramadan, cette station de renforcement de la foi , de purification , et de rapprochement d’Allah, vous trouverez dans cet article quelque rappels

Deux termes coraniques de la même racine sont utilisés pour désigner le jeûne : Sawm et Siyâm.

– le premier terme -utilisé une seule fois dans le Coran- se rapporte au jeûne en tant que tel ou jeûne d’initiative et mis en rapport avec le jeûne de Marie (Coran, XVIX, 26) .
– le deuxième terme se rapporte au jeûne d’obligation et désigne le mois de Ramadan, quatrième pilier de l’Islam :
«Ô les croyants! On vous a prescrit as-Siyam [le jeûne] comme on l’a prescrit à ceux avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété» (Coran II, 183)
rite universel, présent dans toutes les Traditions et visant à rétablir l’homme dans sa pureté originelle.

Quelques Explications

Ce terme « Ramadan » exprime l’Unité principielle dans la succession temporelle du jour et de la nuit. Le mois qui lui correspond est celui de la “descente du Coran” (Coran II, 185) qui s’est opérée durant la “Nuit de la valeur” (Laylat al-Qadr).qui est “meilleure que mille mois“(Coran XCVII, 1-5) car suspendue au-delà du temps.
“Durant celle-ci descendent les Anges et l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est Paix jusqu’à l’apparition du jour” (Coran XCVII, 1-5). Cette descente est Paix : Grâce divine qui rétablit la pleine conformité de ce monde (ad-dunyâ), avec l’autre monde (al-âkhirah) duquel il tire son sens.
Le jeûne sera donc remontée et lumière, afflux de bénédictions.

Le jeûne signifie s’abstenir, renoncer à, s’interdire, se taire. Le jeûne est abstinence, abandon d’un acte ; contrairement à toutes les oeuvres, il ne peut être vu que de Dieu. Il vise la purification du cœur par une victoire sur les désirs. Dans le jeûne, l’ordre divin contredit l’ordre de la nature puisqu’il n’est pas dans la nature animale de l’homme de jeûner. En tant que le jeûne contrarie cette nature, il revêt, si l’on peut s’exprimer ainsi, la nature divine, sans besoins. C’est un amoindrissement en vue d’une élévation.

Aussi peut-on observer plusieurs degrés dans le jeûne :

-Le premier degré, modalité commune, est l’abstention des désirs du ventre et du sexe qui se manifeste par l’interruption volontaire du rythme vital : boire, manger, coïter.
– Le deuxième degré, outre l’interruption du rythme vital, est l’abstention des désirs de l’âme par la maîtrise du regard, de la langue, de l’ouïe, des membres ;
– Le troisième degré est pure abstention. Un hadith précise : “Tout acte du fils d’Adam leur appartient sauf le jeûne car celui-ci est à Moi et c’est Moi qui rétribue par lui…” (Coran III, 169). Il peut donc s’agir d’une totale disponibilité extérieure et intérieure, quand l’âme est purifiée de tout ce qui est autre que Dieu. Quand ce jeûne s’empare de l’être tout entier, qui sera donc présent ? Si ce n’est Dieu “plus près de l’homme que sa veine jugulaire” (Coran 50, 16)!

Mais comme a dit le Prophète (saws) : « Combien de jeûneurs qui n’ont au cours de leur jeûne que la faim et la soif »!

Valeur du mois de Ramadan selon la Sunnah

«Si les serviteurs savaient quelle est la valeur du mois de Ramadan, ils souhaiteraient que l’année entière le fût ». (Bayhaqi)

« Lorsque le mois de Ramadan commence, les portes des cieux s’ouvrent, celles de l’enfer se ferment et les démons sont enchaînés » (Boukhari, 59-11, 9)

C’est dire l’importance de ce mois béni ! On ne doit pas seulement s’abstenir des besoins vitaux mais rivaliser dans les bonnes œuvres et la générosité.

«Le Ramadan est venu à vous! C’est un mois de bénédiction. Dieu vous enveloppe de paix et fait descendre la miséricorde. Il décharge des fautes et Il exauce les demandes. Dieu vous regarde rivaliser d’ardeur dans ce but et il se vante de vous auprès de Ses anges. Montrez à Dieu le meilleur de vous-mêmes, car est bien malheureux celui qui est privé de la miséricorde de Dieu, Puissant et Majestueux!». (Ibn Majah)

«C’est le mois de la patience, et la récompense de la patience est le Paradis. C’est le mois du don. C’est un mois dans lequel les ressources du croyant augmentent. Un mois dont le début est miséricorde, dont le milieu est pardon et la fin affranchissement du feu de l’Enfer». (Bayhaqi)

«La meilleure charité est celle accomplie pendant le mois de Ramadan» (Tirmidhi)

«J’en jure par Celui entre les mains de Qui est ma vie, le relent de la bouche du jeûneur est plus agréable à Dieu que l’odeur du musc : « le jeûneur renonce pour moi à sa nourriture, à sa boisson, à (l’assouvissement de) sa passion charnelle : Je le récompenserai, lui et ses bonnes actions au décuple » (Boukhari 30- 2)

Le jeûne des pieux (*) :

Ce jeûne vers lequel on doit s’efforcer de tendre, implique :

La maîtrise du regard qui est de se détourner de tout «ce qui peut occuper le cœur et détourner de l’invocation de Dieu.»

La maîtrise de la langue. «La langue doit s’abstenir de divaguer, mentir, médire, diffamer, dire des grossièretés, faire du tort et prendre partie. Elle doit se taire et s’occuper à invoquer Dieu et à réciter le Coran. Tel est le jeûne de la langue. […] Selon un hadith, le Prophète (saws) a dit:
«Le jeûne est un abri. Que le jeûneur ne commette pas d’actes honteux et ne soit pas grossier. Si on cherche à l’attaquer ou à l’injurier, qu’il dise deux fois: «Je jeûne;» (Boukhari 30-2)
«Celui qui ne renonce ni aux mensonges, ni aux pratiques qui y correspondent, Dieu n’a nul besoin qu’il renonce à la nourriture et à la boisson» (boukhari 30-8)

La maîtrise de l’ouïe. «L’ouïe doit s’abstenir de tout ce qui est répréhensible…[…] Le médisant et celui qui écoute sont associés…»

La maîtrise des membres. La première des choses est de ne pas montrer que l’on jeûne par une mine plus défaite et triste que d’habitude. On peut imposer alors aux mains et aux jambes de s’abstenir du répréhensible et d’œuvrer dans le bien.

La modération dans le repas de rupture .
«Il ne faut pas à la rupture du jeûne prendre trop de nourriture permise jusqu’à s’en remplir l’estomac. Il n’y a pas de réceptacle plus détestable pour Dieu qu’un ventre rempli de nourriture licite. Et quel est l’intérêt du jeûne qui est une victoire sur l’ennemi de Dieu et une brisure du désir si le jeûneur pallie à la rupture à ce qu’il a raté dans la journée et peut-être ajoute-t-il d’autres sortes de nourriture?[…] Il est connu que l’objectif du Ramadan est de vider l’estomac et de briser le désir pour que l’âme s’affermisse dans la piété. Si on laisse l’estomac vide du matin au soir, que ses envies et désirs s’exacerbent et qu’ensuite on le nourrit et on le rassasie de douceurs, son plaisir augmentera et des désirs naîtront qui seraient restés endormis […] l’esprit et le mystère du jeûne sont d’affaiblir les moyens qu’emploie satan pour habituer aux malfaisances. Pour tirer profit du jeûne, «on ne doit manger que ce qu’on mangeait le soir hors de la période du jeûne» […]Il est même des convenances du jeûne de ne pas trop dormir pendant la journée afin de ressentir la faim et la soif et l’affaiblissement des forces. Le cœur deviendra alors plus pur…»

Le rejet de l’autosatisfaction.

«Après la rupture du jeûne, le cœur doit être inquiet et balançant entre la crainte et la supplication. On ne sait si son jeûne est accepté et si on est parmi les rapprochés de Dieu ou s’il est refusé et qu’on est parmi les exécrés par le Seigneur. Qu’il en soit ainsi chaque fois qu’on accomplit un acte de dévotion»
Pratiques recommandées durant le mois de Ramadan

Le suhûr

Cette dernière collation de la nuit se prend de préférence dans la dernière demi-heure avant la prière de l’aube. Selon le Prophète (saws) :
«Le Suhûr est tout entier bénédiction ; ne le délaissez pas. Prenez en ne serait-ce qu’une gorgée d’eau car Dieu envoie Sa miséricorde et les anges demandent le pardon pour celui qui fait ce repas». (Ahmed)

Rompre le jeûne (iftâr ) dès le coucher du soleil, immédiatement sans attendre. 

Le prophète (saws) a dit :
«On ne cesse d’être dans la bonne voie tant qu’on s’empresse de rompre le jeûne». (Boukhari & Moslim) et selon que «N’est pas repoussée la demande faite par le jeûneur au moment de la rupture de son jeûne» (Ibn Majah), il est bon alors d’invoquer Dieu à l’exemple du Prophète (saws) : « Bismillah (Au nom de Dieu) ! Ô mon Dieu ! J’ai jeûné pour Toi et j’ai rompu avec ce que Tu m’as donné ! [Bismillah ! Allahoumma laka soumtou wa ‘ala rizqika aftartou !]». (Abou Dawud)

Toujours selon le Prophète (saws), il est bon de rompre le jeûne « en mangeant des dattes. S’il n’en trouve pas, qu’il boive de l’eau car c’est un moyen de purification »

« Le messager de Dieu (saws) rompait son jeûne en mangeant quelques dattes mûres avant de faire la prière. S’il n’en trouvait pas, il se contentait de quelques petites dattes, sinon il buvait quelques gorgées d’eau »

(rapportés par Abou Dawûd et Attirmidhi)

C’est ainsi qu’« Il y a deux joies pour celui qui jeûne : la joie de la rupture du jeûne et la joie de la rencontre avec Dieu » (dans la prière).

Les Tarawih (veillées de prière)

Ces veillées peuvent être accomplies durant toutes les nuits du mois de Ramadan, après la prière du ‘ishâ’ (prière de la nuit) -et jusqu’au fajr (aube) par les hommes et les femmes, au domicile ou à la mosquée. Elles se composent de huit ou vingt unités de prière (rek’ât) accompagnées de récitation du Livre Saint, auxquelles s’ajoutent le shaf (2 unités) ou watr (1 unité).
«Qui se lève pour prier pendant les nuits de Ramadan, avec foi et en comptant sur la récompense divine, Dieu pardonne ses fautes passées». (hadith rapporté par Boukhari et Muslim)

«Le jeûne et la prière du mois de Ramadan intercéderont pour l’homme le jour de la résurrection. Le jeûne dira : « Seigneur ! Je l’ai empêché de boire et de manger pendant le jour». Le Coran dira : « Seigneur ! Je l’ai empêché de dormir la nuit » « Accepte notre intersession pour lui !» ». ( hadith rapporté par Ahmed et Nassai)

La lecture du Coran 

« Le prophète (saws) redoublait la récitation du Coran, pendant le mois de Ramadan. Gabriel descendait réciter avec lui ». (Boukhari).

S’exposer au Souffle de la Miséricorde divine durant la nuit du Destin (Laylat al-Qadr)

« Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Très Miséricordieux
C’est Nous qui le fîmes descendre dans la Nuit grandiose
Qu’est-ce qui peut te faire comprendre ce qu’est la Nuit grandiose ?
La Nuit grandiose vaut plus qu’un millier de mois
En elle font leur descente les anges et l’Esprit, sur permission de leur Seigneur, pour tout décret.
Salut soit-elle jusqu’au lever de l’aube »
( Sourate al-Qadr, Coran XCVII , 1-5). Traduction Jacques Berque.

Cette nuit se situe à l’approche du 27e jour du mois de Ramadan et revêt donc une importance toute particulière puisque c’est au cours de cette nuit que la révélation est descendue sur le Sceau des Envoyés Mohammad (saws). Ouverture vers le Royaume, toute prière et invocation ont leur valeur démultipliée. C’est d’ailleurs une période où le Prophète pratiquait la retraite spirituelle.

«Que celui qui voudra trouver la Nuit du Destin, la cherche donc dans les sept dernières nuits » (Boukhari 32-2)
«Cherchez la nuit du Destin parmi les nuits impaires de la dernière décade du mois de Ramadan» (Boukhari 32-3).
« Selon Aïsha (Das), le Messager de Dieu (saws) observait une retraite de contemplation durant les dix derniers jours de Ramadan » (URA)
«Toutes les fautes passées sont pardonnées à celui qui passe la nuit du Destin en veillée pieuse avec foi et espoir de récompense» (Muslim).
Le Prophète (saws) a recommandé de répéter cette invocation au cours de la nuit du Destin : «Ô mon Dieu ! Tu est indulgent, Tu aimes le pardon : fais-moi grâce ! [Allahoumma innaka ‘afouwwoune touhibboul ‘afouwa fa’fou ‘anni] »

Partager le repas

«Qui donne à manger ou à boire à quelqu’un qui jeûne, d’un bien licitement acquis, les anges ne cessent de prier pour lui durant le mois de Ramadan. L’archange Gabriel prie pour lui la nuit du Destin» (Boukhari)

Aspects « techniques » du jeûne

Qui doit jeûner ?

_Tout Musulman, homme ou femme, pubère, sain de corps et d’esprit.
Qui ne peut jeûner ?

_Les enfants n’ayant pas encore atteint la puberté.

_Le vieillard faible; il doit alors faire l’aumône pour chaque jour non jeûné.

_La personne temporairement malade. Elle compensera alors les jours manqués ultérieurement (après le mois de Ramadan) (*)

_La personne atteinte d’une maladie chronique. Elle compensera chaque jour qu’elle ne peut pas jeûner par un repas (ou par la valeur monétaire de celui-ci) offert à un pauvre.

_La femme ayant ses menstrues et la femme en couches. Elle compensera les jours manqués ultérieurement.

_La femme enceinte ou qui allaite: en cas de faiblesse, elle peut reporter le jeûne ultérieurement.

_Le voyageur -voyage indispensable- est dispensé de jeûner et doit rattraper ultérieurement les jours manqués. «Ce n’est pas un acte de piété que le jeûne en voyage» (Boukhari 30-36)

(*) La rançon des jours peut se faire par journées continues ou par journées dispersées.

Conditions de validité du jeûne

Voir la nouvelle lune pour observer le premier jour de jeûne « Jeûnez dès que vous voyez la nouvelle lune (de Ramadan)… » (hadith rapporté par Tirmidhi) et coran II, 185.

L’intention sincère de jeûner. Il faut renouveler chaque nuit son intention de jeûner le lendemain.

S’abstenir de l’aube jusqu’au crépuscule de tout ce qui invalide le jeûne : manger, boire, fumer, éjaculer, coïter ; l’apparition des menstrues invalide le jeûne (même si elles surviennent juste avant la rupture du jeûne).

« D’après Abou Horeïra, un homme vint trouver l’envoyé de Dieu (saws) et dit : « Je suis un homme (religieusement) perdu. -Et comment cela ? demanda le Très Saint Prophète (saws). -J’ai eu commerce (de jour) avec ma femme en mois de Ramadan, répondit-il.
– As-tu un esclave (pour expier en l’affranchissant) ? reprit le Prophète (saws)
-Non.
-Peux-tu jeûner deux mois de suite sans interruption ?
-Non.
-Peux-tu donner à manger à soixante pauvres ?
-Non. »
…….fin du hadith.

Ce qui n’invalide pas la jeûne

Manger ou boire involontairement (oubli); il faut reprendre normalement son jeûne dès qu’on se rappelle
« Selon Abou Hourayra (das), le Prophète (saws) a dit : « quand l’un de vous mange ou boit par oubli, qu’il poursuive quand même son jeûne car c’est uniquement Dieu qui l’a alimenté et l’a abreuvé » (ura)

Se brosser les dents, se rincer la bouche et les narines modérément.

Embrasser son conjoint pourvu que cela n’entraîne pas plus loin.
«Aicha a dit: «Le Prophète (saws) embrassait et touchait ses femmes alors qu’il jeûnait, mais il était plus maître que vous de ses besoins .» (Boukhari 30-22)

Le fait de n’avoir pas pris son bain rituel avant l’aube (après une relation sexuelle durant la nuit ou après la fin des menstrues).

Pratiquer des tests sanguins

Instiller des gouttes dans les yeux ou utiliser un collutoire (ou se gargariser)

D’une façon générale, mis à part l’oubli, tout ce qui rentre dans l’estomac ou nourrit le corps invalide le jeûne.

«Celui qui jeûne le mois de Ramadan, en connaissant et en respectant avec vigilance les règles du jeûne, expie son passé». (Boukhari)

Les répercutions du jeûne sur la santé

Le bienfait spirituel d’un jeûne bien accompli, par la Grâce divine du Tout Miséricordieux, ne peut se démontrer mais est indéniablement purificateur. Ce qui se répercute positivement sur la santé psychique et physique. Psychiquement, il procure équilibre et sérénité ; physiquement, il permet de nettoyer l’organisme de ses toxines, de régénérer l’activité cellulaire, de perdre du poids grâce à l’élimination des réserves graisseuses et de stimuler les défenses immunitaires

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