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5 piliers islam

les 5 piliers de l’islam

عَنْ أَبِي عنْدِ الرَّحْمَنِ عبدِ الله بن عُمَرَ بن الخطّبِ رَصِيَ الله عَنْهُمَا قَالَ :
سَمِعْتُ رَسُولِ الله ( صلى الله عليه و سلم ) يَقَولُ :
بُنِيَ الْإسْلَامُ عَلَى خَمْسٍ : شَهَادَةِ أَنْ لَا إِلَهَ إِلَّا الله وَأَنَ مُحَمَّداً رَسُولُ الله , وَإِقَامِ الصَّلَاةِ , وَإِيتَاءِ الزَّكَاةِ , وَحَجَّ الْبَيْتِ , وَ صَوْمِ رَمَضَان . ( رَوَاهُ الْبُخَارِيُّ وَ مُسْلِمٌ )

D’après Abû ‘abd ar-Rahman ‘abd Allah ibn ‘Omar – رضي الله عنه –
l’Envoyé d’Allah – صلى الله عليه و سلم – a dit :
« L’Islam est bâti sur ces cinq principes :
1-    La profession de foi : [ Lâ ilaha ill Allah wa Muhammadan Raçoulillah ]
2-    L’accomplissement de la prière.
3-    L’acquittement de l’aumône légale [ zakât ].
4-    Le pèlerinage.
5-    Le jeune du mois de Ramadan. » 1

Tous les musulmans croient aux « six articles de la foi » et sont dans l’obligation de se conformer aux « cinq piliers » de l’islam, qui sont :

1.    La profession de foi, ou shahada

2.    La prière rituelle, ou salat

3.    La charité obligatoire, ou zakat

4.    Le jeûne, ou sawm

5.    Le pèlerinage, ou Hajj

Le premier pilier: La profession de foi:

(voir page suivante pour lire plus sur les 6 articles de la foi : cliquer ici )

La shahada est la profession de foi musulmane et le premier des « cinq piliers » de l’islam.  Le mot shahada, en arabe, signifie « attestation ». La shahada consiste en l’attestation de deux choses :

(a)   Que nul ne mérite d’être adoré à part Dieu (Allah)

(b)   Que Mohammed est le messager de Dieu (Allah)

Le musulman est celui qui atteste que « nul ne mérite d’être adoré à part Dieu et Mohammed est le messager de Dieu ».  Une personne devient musulmane en prononçant cette courte déclaration.

Chaque musulman doit prononcer la shahada au moins une fois en toute connaissance de cause et avec un assentiment total du cœur.  Les musulmans la prononcent en se réveillant le matin et avant de se coucher, le soir.  Elle est répétée cinq fois lors de chaque appel à la prière, dans chaque mosquée.  Le Paradis a été promis à chaque personne dont les dernières paroles, avant de mourir, sont celles de la shahada.

La plupart des gens qui connaissent mal l’islam ont une notion erronée du mot Allah, utilisé par les musulmans pour nommer Dieu.  Allah est le véritable nom de Dieu, en arabe, comme Elah, ou plus souvent Elohim, est le nom araméen de Dieu utilisé dans l’Ancien Testament.  Allah est également Son nom personnel en islam, comme Yahvé est Son nom personnel dans le judaïsme.  Cependant, alors qu’en hébreu Yahvé signifie « Celui qui est », Allah, en arabe, signifie, au sens large, « La seule véritable divinité digne d’être adorée ».  Les juifs et les chrétiens qui parlent arabe utilisent également le mot Allah lorsqu’ils parlent de l’Être Suprême.

(a)   Nul ne mérite d’être adoré à part Dieu (Allah)

La première partie de la profession de foi stipule que Dieu a le droit exclusif d’être adoré, de façon discrète et de façon manifeste, par le cœur et par le corps.  Dans la doctrine islamique, non seulement nul ne peut être adoré à part Lui, mais absolument rien ni personne ne peut être adoré conjointement avec Lui.  Aucun associé ne partage l’adoration qu’Il reçoit.  L’adoration, dans son sens large et à tous égards, n’est réservée qu’à Lui exclusivement.  La signification première de la profession de foi musulmane, la ilaha illallah, est le droit de Dieu à être adoré.  Une personne devient musulmane en témoignant du droit de Dieu à être adoré.  C’est le cœur de la croyance islamique en Dieu, et de l’islam en général.  C’est le message fondamental de tous les prophètes et messagers envoyés par Dieu, le message d’Abraham, d’Isaac, d’Ismaël, de Moïse, des prophètes hébreux, de Jésus et de Mohammed, que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur eux tous.  Par exemple, Moïse a déclaré :

« Écoute, Israël, l’Eternel est notre Dieu, il est le seul Eternel. »  (Deutéronome 6:4)

Jésus a répété le même message 1500 ans plus tard:

« Voici le commandement le plus important: Écoute, Israël, le Seigneur est notre Dieu, il est le seul Dieu. » (Marc 12:29)

…et a dit à Satan :

« Va-t’en, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu,
et c’est à lui seul que tu rendras un culte. » (Matthieu 4:10)

Et finalement, près de 600 ans après Jésus, l’appel de Mohammed a résonné entre les montagnes de la Mecque : « Votre Dieu est un Dieu unique.  Nul ne doit être adoré en dehors de Lui. » (Coran 2:163).  Tous ont clairement déclaré :

« Adorez Dieu; vous n’avez d’autre divinité en dehors de Lui. » (Coran 7:59, 60, 73, 85; 11: 50, 61, 84; 23, 32)

Mais ce n’est pas uniquement par une simple profession de foi qu’un individu devient un musulman accompli.  Pour devenir un musulman accompli, il doit mettre en pratique les enseignements du prophète Mohammed, tels que révélés par Dieu, ce qui nous amène à la deuxième partie de la profession de foi.

(b)   Mohammed est le messager de Dieu (Allah).

Mohammed est né à la Mecque, en Arabie, en l’an 570 de notre ère.  Sa lignée remonte à Ismaël, fils du prophète Abraham.  La deuxième partie de la profession de foi affirme qu’il est non seulement un prophète, mais aussi un messager de Dieu, une position supérieure qui avait été occupée par Moïse et Jésus, avant lui.  Comme tous les prophètes avant lui, il était un simple être humain, mais choisi par Dieu pour transmettre Son message à l’humanité tout entière plutôt qu’à une seule tribu ou nation.  Les musulmans croient que Mohammed a été envoyé avec la dernière révélation.  En acceptant Mohammed comme le « dernier des prophètes », ils reconnaissent que sa prophétie confirme et achève tous les messages révélés qui l’ont précédée, à commencer par celui d’Adam.  De plus, Mohammed est un exemple à suivre pour tous les musulmans, de par la vie irréprochable qu’il a menée.  Comme l’islam met l’accent sur l’action et la mise en pratique de ses principes, il incite tous les croyants à suivre l’exemple de Mohammed dans leur vie quotidienne.

En France, Ils seraient 70 000 à 110 000 Français convertis à l’islam, confirmant la tendance observée dans de nombreux pays européens ces dernières années. Au ministère de l’Intérieur, un spécialiste évoque même «une dizaine de conversions par jour». Des estimations, puisque, contrairement au autres religions’entrée dans l’islam ne nécessite aucune préparation spirituelle. Le postulant n’a qu’à prononcer la formule consacrée, la shahada: «Il n’y a de Dieu que Dieu, et Mohammed est son prophète.»

 

Le deuxième pilier de l’islam: la prière

La salat, deuxième pilier de l’islam, est la prière rituelle quotidienne.  Elle est obligatoire pour tous les musulmans.  La salat est une prière dont les différents éléments sont déterminés, et elle diffère en cela d’une prière effectuée sous l’inspiration du moment.  Les musulmans prient, ou adorent, leur Seigneur cinq fois par jour :

·        Entre l’aube et le lever du soleil

·        Après que le soleil ait dépassé le zénith

·        Entre le milieu de l’après-midi et le crépuscule

·        Entre le crépuscule et la dernière lumière du jour

·        À partir de l’obscurité totale jusqu’à la moitié de la nuit

Chaque prière demande au moins cinq minutes, mais chaque personne peut allonger sa prière si elle le souhaite.  Les musulmans peuvent prier en tout lieu exempt d’impuretés, seuls ou en groupe, dans une mosquée ou à la maison, au travail ou sur la voie publique, à l’intérieur ou à l’extérieur.  Dans certaines circonstances particulières, comme lors d’une maladie, d’un voyage ou d’une guerre, certains accommodements sont permis afin de rendre plus facile l’accomplissement de la prière.

Le fait d’avoir chaque jour des moments réservés pour se rapprocher de Dieu aide le musulman à demeurer conscient de l’importance de sa foi et du rôle que joue cette dernière dans sa vie quotidienne.  Le musulman débute sa journée par des ablutions, avant de se tenir debout, en prière, devant son Seigneur.  La prière consiste en récitations du Coran, en arabe, et en une série de mouvements : positions debout, inclinée, prosternée et assise.  Les récitations et les mouvements de la prière sont l’expression de la soumission, de l’humilité et de l’adoration envers Dieu.  Les différentes positions qu’adopte le musulman durant sa prière expriment sa soumission, tandis que les paroles qu’il récite lui rappellent son engagement envers Dieu.  La prière rappelle également le Jour du Jugement et le fait que chacun devra comparaître devant son Créateur pour rendre des comptes sur la vie qu’il aura menée sur terre.  Voilà donc comment le musulman débute sa journée.  Plus tard, durant la journée, il prend une pause de ses activités quotidiennes pour prier à nouveau.  Cela lui rappelle, encore une fois, la véritable raison de son existence et de sa vie sur terre.

Ces prières servent de rappel constant tout au long de la journée, aident le croyant à garder Dieu à l’esprit dans le tourbillon quotidien du travail, des relations familiales et des distractions de toutes sortes.  La prière renforce la foi, réaffirme notre dépendance envers Dieu et nous aide à relativiser les choses d’ici-bas et à les concevoir en fonction du Jour du Jugement et de l’au-delà.  Pour prier, le musulman se positionne face à la Mecque, la ville sainte qui abrite la Ka’aba, c’est-à-dire l’ancien lieu d’adoration bâti par Abraham et son fils Ismaël.  À la fin de la prière, il récite la shahada (profession de foi) et la salutation de paix (que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous) est répétée deux fois.

Bien qu’accomplir sa prière seul soit permis, la prière en groupe, à la mosquée, a un mérite particulier et c’est pourquoi les musulmans sont encouragés à accomplir certaines prières en congrégation.  Leur visage et leur corps tournés en direction de la Ka’aba, à la Mecque, les croyants se positionnent en rangs parallèles derrière le imam, qui les dirige dans la prière.  Dans plusieurs pays musulmans, l’appel à la prière, ou adhan, se répercute au-delà des toits.  À l’aide d’un porte-voix, le muezzin récite :

Allahou Akbar (Dieu est le plus grand),

Allahou Akbar (Dieu est le plus grand),

Allahou Akbar (Dieu est le plus grand),

Allahou Akbar (Dieu est le plus grand),

Ash-hadou an-laa ilaaha ill-Allah (j’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité à part Dieu).

Ash-hadou an-laa ilaaha ill-Allah (j’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité à part Dieu).

Ash-hadou anna Muhammad-ar-Rasool-oullah (j’atteste que Mohammed est le messager de Dieu).

Ash-hadou anna Muhammad-ar-Rasool-oullah (j’atteste que Mohammed est le messager de Dieu).

Hayya ‘alas-Salah (Venez à la prière!)

Hayya ‘alas-Salah (Venez à la prière!)

Hayya ‘alal-Falah (Accourez au succès!)

Hayya ‘alal-Falah (Accourez au succès!)

Allahu Akbar (Dieu est le plus grand),

Allahu Akbar (Dieu est le plus grand),

La ilaaha ill-Allah (il n’y a pas d’autre divinité à part Dieu).

C’est le vendredi qu’est célébrée la prière collective, en islam.  La prière du vendredi est l’office le plus important de la semaine.  Elle comporte les caractéristiques suivantes :

·        Elle est célébrée à la même heure que la prière du midi, qu’elle remplace.

·        Elle doit être accomplie en congrégation et dirigée par un imam; en d’autres termes, elle ne peut être accomplie individuellement.  Les musulmans qui vivent en Occident (ou dans des pays non-musulmans) essaient d’organiser leur horaire de façon à pouvoir assister à cette prière.

·        Plutôt qu’un jour de repos, comme le Sabbat, le vendredi est une journée où les dévotions et les actes d’adoration sont plus nombreux.  Un musulman peut très bien travailler le vendredi, comme il le fait les autres jours de la semaine.  Il vaque à ses occupations habituelles, mais prend une pause pour la prière du vendredi.  Lorsque celle-ci est terminée, il peut reprendre ses activités.

·        La prière du vendredi est normalement célébrée dans une mosquée, lorsqu’il y en a une de disponible.  Si ce n’est pas le cas, elle peut être offerte dans une salle qu’on aura louée, un parc, etc.

·        Lorsque vient l’heure de la prière, on entend l’appel à la prière.  L’imam s’installe alors face à l’auditoire et fait son sermon (connu sous le nom de khoutba, en arabe), une partie essentielle de l’office, à laquelle il est obligatoire d’assister.  Tandis qu’il parle, tous doivent écouter en silence, jusqu’à la fin.  La plupart des imams, en Occident, font leur sermon dans la langue locale, mais certains insistent pour le faire en arabe.  Habituellement, ces derniers prononcent un court résumé dans la langue locale, au début ou à la fin.

·        L’imam prononce deux sermons, séparés l’un de l’autre par une courte période où l’imam s’assoit pour marquer une pause.  Le sermon commence par des paroles de louange à Dieu et des prières de bénédictions pour le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui).

·        Après le sermon, l’imam dirige les croyants dans la prière; il récite la sourate al-Fatiha et d’autres passages du Coran, à voix haute.  Lorsqu’il termine, la prière du vendredi est terminée.

Des prières collectives spéciales, qui incluent un sermon, sont aussi offertes les matins des deux jours de festivité en islam.  L’un de ces jours est celui qui met un terme au jeûne du Ramadan et qui est donc le premier jour du mois suivant celui de Ramadan, tandis que l’autre est celui qui conclut le pèlerinage, ou Hajj.

Enfin, des prières individuelles surérogatoires, surtout durant la nuit, sont encouragées chez les croyants et sont pratique courante chez les musulmans pieux.

Le troisième pilier de l’islam: la charité obligatoire

La charité, en islam, est non seulement recommandée, mais obligatoire pour tout musulman qui est stable financièrement.  Donner la charité à ceux qui sont dans le besoin fait partie de la nature du musulman et constitue un des cinq piliers de l’islam.  La zakat est une « charité obligatoire »; en effet, il est obligatoire, pour ceux que Dieu a comblés de richesses, de venir en aide aux membres de la communauté musulmane qui sont dans le besoin.  Certaines personnes, dépourvues de tout sentiment d’amour et de compassion envers autrui, ne savent qu’amasser les richesses et les faire fructifier encore en les prêtant à intérêts.  Les enseignements de l’islam sont aux antipodes de ce genre d’attitude.  L’islam encourage le partage des richesses et fait en sorte que les gens arrivent à se débrouiller et à devenir des membres productifs de la société.

En arabe, cette charité obligatoire est connue sous le nom de zakat, qui signifie littéralement « purification », car elle purifie le cœur d’une personne de toute avarice.  L’amour des richesses est une chose naturelle et pour qu’une personne consente à se départir d’une partie de ses biens, sa foi en Dieu doit être très ferme.  La zakat doit être calculée selon la valeur de différentes catégories de biens – or, argent, liquidités, bétail, produits de l’agriculture et marchandises commerciales – et doit être acquittée une fois l’an, au moment où les biens d’une personne ont été en sa possession durant une année complète.  Elle équivaut à 2,5% de la totalité des biens d’une personne.

Comme la prière, qui est une obligation à la fois individuelle et communautaire, la zakat est l’expression de l’adoration et de la gratitude du musulman envers Dieu, qu’il manifeste en aidant ceux qui sont dans le besoin.  En islam, c’est à Dieu qu’appartient toute chose et non à l’homme.  L’acquisition des biens pour le simple plaisir de les posséder ou dans le but de se sentir important et supérieur est une chose blâmable.  L’acquisition des biens n’a aucune valeur aux yeux de Dieu; l’homme n’en tire aucun mérite, ni dans sa vie terrestre ni dans l’au-delà.  L’islam enseigne que les gens doivent acquérir des biens dans l’intention de les dépenser pour leurs propres besoins et ceux des autres.

Le Prophète a dit : « «Le fils d’Adam dit: «Mes biens! Mes biens!»  Or qu’as-tu d’autre, ô fils d’Adam, de tes biens si ce n’est ce que tu as mangé et que tu as ainsi épuisé; ou ce que tu as porté comme vêtements que tu as ainsi usés; ou ce dont tu as fait aumône et que tu as fait parvenir à ses ayants-droit». (Rapporté par Mouslim)

En islam, les richesses sont considérées comme un cadeau de Dieu.  Et de ce cadeau, Dieu a réservé une partie pour le pauvre, de sorte qu’à ce dernier revient un droit sur les richesses des plus fortunés.  La zakat rappelle donc aux musulmans que tous les biens qu’ils possèdent appartiennent en réalité à Dieu.  Les biens que Dieu donne à l’homme sont une responsabilité que ce dernier doit savoir gérer, et un des objectifs de la zakat est de libérer les musulmans de leur amour de l’argent.  Dieu n’a guère besoin du montant payé en zakat, et ce n’est pas Lui qui le reçoit.  Il se situe bien au-delà de ce genre de dépendance.  Mais, dans Son immense miséricorde, Dieu promet une généreuse récompense à ceux qui aident les gens dans le besoin à la condition que la zakat soit payée avec la pure intention de chercher Sa satisfaction.  En d’autres termes, la personne qui donne ne doit pas, en retour, exiger ou attendre des faveurs de la part des bénéficiaires de son don, ni chercher à passer pour une philanthrope.  Jamais celui qui donne ne doit offenser un bénéficiaire en le faisant sentir inférieur ou en lui rappelant qu’il l’a aidé.

La zakat ne doit être donnée qu’à certaines catégories de personnes.  La loi islamique stipule que les principaux bénéficiaires de la zakat sont les pauvres, les orphelins, les veuves, ceux qui sont endettés; elle stipule également qu’elle peut servir à libérer des esclaves ou à aider des gens faisant partie d’autres catégories, telles que mentionnées dans le Coran (9:60).  La zakat, qui a été établie il y a quatorze siècles, est une forme de  sécurité sociale dans les sociétés musulmanes.

Ni les écritures juives ni les écritures chrétiennes n’encouragent la libération des esclaves en l’élevant au rang d’adoration.  En fait, l’islam est l’unique religion au monde qui a encouragé les croyants à financer la libération des esclaves et qui a élevé cet acte au rang d’adoration – s’il est fait dans l’intention de plaire à Dieu.

À l’époque des califats, la collecte et la distribution de la zakat relevait de l’État.  Dans le monde musulman contemporain, la zakat a été laissée à la discrétion de chaque individu, sauf dans quelques pays où l’État remplit ce rôle jusqu’à un certain degré.  La plupart des musulmans, en Occident, acquittent leur zakat par l’intermédiaire d’organismes de charité islamiques ou de mosquées, ou alors simplement en donnant eux-mêmes leur don à une personne dans le besoin.  L’argent n’est pas recueilli lors de services religieux ou dans des paniers de dons, mais dans certaines mosquées on retrouve, près de l’entrée, une boîte dans laquelle ceux qui souhaitent acquitter leur zakat par l’intermédiaire de la mosquée peuvent glisser leur don en argent.  Contrairement à la zakat, il est préférable de donner les autres formes de charité volontaires en privé, ou même secrètement, afin de préserver la pureté de son intention envers Dieu.

En plus de la zakat, le Coran et la sounnah (paroles et actions du prophète Mohammed, que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) encouragent fortement la sadaqah, qui est une charité volontaire envers les pauvres.  Le Coran encourage les croyants à nourrir le pauvre, à procurer des vêtements à ceux qui en ont besoin, à aider ceux qui sont dans le besoin, et plus une personne aide les autres, plus Dieu aide cette personne; et plus une personne donne en charité, plus Dieu comble cette personne de bienfaits.  Lorsqu’une personne prend soin des autres, Dieu prend soin d’elle.

Le quatrième pilier de l’islam: le jeûne du Ramadan

Le jeûne n’est pas exclusif aux musulmans.  Il est pratiqué depuis des siècles, pour des raisons religieuses, par les chrétiens, les juifs, les confucianistes, les hindous, les taoïstes et les jaïnistes.  Dieu dit, dans le Coran :

« Ô vous qui croyez!  On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux avant vous – peut-être deviendrez-vous pieux. » (Coran 2:183)

Certaines tribus amérindiennes d’Amérique du Nord jeûnaient pour se protéger contre les catastrophes ou pour faire pénitence, après avoir commis un péché.  D’autres faisaient des jeûnes collectifs pour détourner des désastres imminents.  Les indigènes du Mexique et les Incas du Pérou jeûnaient aussi pour faire pénitence et pour apaiser leurs dieux.  Les nations de l’Ancien Monde, comme les Assyriens et les Babyloniens, jeûnaient eux aussi pour faire pénitence.  Pour les juifs, le jeûne est une forme de repentir et, une fois l’an, il prend la forme d’une purification, le jour du grand pardon, ou Yom Kippour.  Ce jour-là, ni nourriture ni boisson ne sont permises.

Les premiers chrétiens associaient le jeûne à la pénitence et à la purification.  Durant les deux premiers siècles de son existence, l’église chrétienne avait fait du jeûne un acte préparatif volontaire précédant les sacrements de la communion et du baptême, de même que l’ordination des prêtres.  Plus tard, ces jeûnes sont devenus obligatoires et d’autres jours ont été ajoutés.  Au sixième siècle, le jeûne du carême a été allongé à 40 jours et à chacun de ces jours, un seul repas était permis.  Après la Réforme, le jeûne a été maintenu par la plupart des églises protestantes, mais rendu facultatif dans certains cas.  Les protestants plus stricts, cependant, ont non seulement condamné les célébrations de l’Église, mais ses jeûnes traditionnels également.

Dans l’église catholique romaine, le jeûne est en fait une abstinence partielle de nourriture et de boissons et, dans certains cas, une abstinence totale.  Les jours de jeûne de l’église catholique romaine sont le mercredi des cendres et le vendredi saint.  Aux États-Unis, le jeûne est observé surtout par les fidèles des églises épiscopale et luthérienne, parmi les protestants, par les orthodoxes et les conservateurs chez les juifs, et par les catholiques romains.

En Occident, le jeûne a pris une nouvelle forme, au vingtième siècle : la grève de la faim.  Cette façon de jeûner est devenue un moyen de pression politique après avoir été popularisée par Mohandas Gandhi, leader de la lutte pour l’indépendance de l’Inde, qui avait entrepris des grèves de la faim pour forcer ses partisans à obéir à ses préceptes de non-violence.

L’islam est la seule religion qui a conservé les dimensions à la fois physique et spirituelle du jeûne à travers les siècles.  L’obéissance aux motivations et aux désirs humains égoïstes éloigne l’homme de son Créateur.  Les émotions et les tendances humaines les plus difficiles à maîtriser, de par leur nature, sont l’arrogance, l’avarice, la gourmandise, la concupiscence, l’envie et la colère, et une personne doit habituellement faire de sérieux efforts pour arriver à les maîtriser.  Les musulmans jeûnent pour purifier leur âme, car le jeûne tient en bride les émotions humaines les plus difficiles à contrôler, pour lesquelles certaines personnes se laissent aller à l’un de deux extrêmes : certaines laissent ces émotions prendre le contrôle de leur vie, ce qui a mené au barbarisme, chez les anciens, et au matérialisme grossier des sociétés de consommation chez les contemporains, tandis que les autres de se libérer totalement de ces caractéristiques humaines en se réfugiant dans le monachisme.

Le quatrième pilier de l’islam, le jeûne du Ramadan, a lieu une fois l’an, durant le neuvième mois lunaire du calendrier islamique, qui est le mois de Ramadan.  C’est aussi au cours de ce mois que :

« … fut révélé le Coran comme guide pour les gens… » (Coran 2:185)

Dans Son infinie miséricorde, Dieu a exempté de jeûne les malades, les voyageurs, de même que d’autres catégories de personnes qui seraient incapables de supporter une telle privation.

Jeûner aide à développer le contrôle de soi, à mieux comprendre les bienfaits dont Dieu nous comble chaque jour et à avoir une plus grande compassion envers les démunis.  Le jeûne, en islam, est l’abstinence de tous les plaisirs physiques entre l’aube et le crépuscule.  Non seulement la nourriture et les boissons sont-elles interdites, mais les activités sexuelles également.  De plus, tout ce qui est normalement considéré comme péché l’est encore plus durant ce mois, à cause de son caractère sacré.  À chaque instant, durant son jeûne, le musulman réprime ses envies par obéissance et amour envers son Seigneur.  Cette conscience du devoir et la patience dont il lui faut faire preuve renforcent sa foi.  La personne qui s’abstient volontairement de nourriture et de boissons est plus à même d’être consciente de ses péchés.  Une spiritualité plus élevée aide à combattre les mauvaises habitudes comme mentir, regarder avec désir le sexe opposé, s’adonner aux commérages et à l’oisiveté.  Être affamé et assoiffé, même pour la moitié d’une journée, ou un peu plus, est suffisant pour nous faire prendre conscience de la misère dans laquelle vivent les 800 millions de personnes qui vivent la faim au quotidien ou de ce que vivent les dix pourcent de foyers, aux États-Unis, qui n’ont pas de quoi manger ou qui sont à risque de se retrouver dans cette situation.  Après tout, pourquoi une personne se soucierait-elle de la faim des autres si elle n’en a jamais connu elle-même les douleurs?  C’est pourquoi le mois de Ramadan est aussi un mois de charité et de dons.

Au crépuscule, vient le moment de rompre le jeûne avec un repas léger que les musulmans appellent iftar.  Parfois, en famille ou entre amis, ils partagent un repas plus tard en soirée, qui inclut des mets spéciaux et des douceurs servies traditionnellement à ce moment de l’année.  Plusieurs vont à la mosquée pour participer à la prière du soir, suivie d’autres prières, exclusives aux soirées du mois de Ramadan.  Durant ce mois, également, certains musulmans récitent le Coran en entier comme acte d’adoration offert à Dieu, et des récitations coraniques publiques ont lieu durant toute la soirée.  Les gens se lèvent avant l’aube pour prendre leur premier repas de la journée, qui les aidera à passer à travers la journée jusqu’au crépuscule.  Durant les derniers jours du Ramadan, les musulmans commémorent la « nuit du destin », au cours de laquelle le Coran a été révélé.  Le mois de Ramadan se termine par l’une des deux grandes fêtes musulmanes annuelles, l’Aïd al-Fitr.  Durant cette journée, les musulmans fêtent l’accomplissement du jeûne du Ramadan et distribuent des cadeaux aux enfants.  Par ailleurs, ils doivent aider les pauvres à prendre part aux festivités en acquittant la zakat-al-fitr.  Il s’agit d’un acte de charité obligatoire sous forme d’aliments de base offerts aux pauvres, afin qu’ils puissent eux aussi partager la joie de cette journée.

Rappels pour le mois de Ramadan

nous accueillons en fin de cette semaine le mois sacré de Ramadan, cette station de renforcement de la foi , de purification , et de rapprochement d’Allah, vous trouverez dans cet article quelque rappels

Deux termes coraniques de la même racine sont utilisés pour désigner le jeûne : Sawm et Siyâm.

– le premier terme -utilisé une seule fois dans le Coran- se rapporte au jeûne en tant que tel ou jeûne d’initiative et mis en rapport avec le jeûne de Marie (Coran, XVIX, 26) .
– le deuxième terme se rapporte au jeûne d’obligation et désigne le mois de Ramadan, quatrième pilier de l’Islam :
«Ô les croyants! On vous a prescrit as-Siyam [le jeûne] comme on l’a prescrit à ceux avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété» (Coran II, 183)
rite universel, présent dans toutes les Traditions et visant à rétablir l’homme dans sa pureté originelle.

Quelques Explications

Ce terme « Ramadan » exprime l’Unité principielle dans la succession temporelle du jour et de la nuit. Le mois qui lui correspond est celui de la “descente du Coran” (Coran II, 185) qui s’est opérée durant la “Nuit de la valeur” (Laylat al-Qadr).qui est “meilleure que mille mois“(Coran XCVII, 1-5) car suspendue au-delà du temps.
“Durant celle-ci descendent les Anges et l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est Paix jusqu’à l’apparition du jour” (Coran XCVII, 1-5). Cette descente est Paix : Grâce divine qui rétablit la pleine conformité de ce monde (ad-dunyâ), avec l’autre monde (al-âkhirah) duquel il tire son sens.
Le jeûne sera donc remontée et lumière, afflux de bénédictions.

Le jeûne signifie s’abstenir, renoncer à, s’interdire, se taire. Le jeûne est abstinence, abandon d’un acte ; contrairement à toutes les oeuvres, il ne peut être vu que de Dieu. Il vise la purification du cœur par une victoire sur les désirs. Dans le jeûne, l’ordre divin contredit l’ordre de la nature puisqu’il n’est pas dans la nature animale de l’homme de jeûner. En tant que le jeûne contrarie cette nature, il revêt, si l’on peut s’exprimer ainsi, la nature divine, sans besoins. C’est un amoindrissement en vue d’une élévation.

Aussi peut-on observer plusieurs degrés dans le jeûne :

-Le premier degré, modalité commune, est l’abstention des désirs du ventre et du sexe qui se manifeste par l’interruption volontaire du rythme vital : boire, manger, coïter.
– Le deuxième degré, outre l’interruption du rythme vital, est l’abstention des désirs de l’âme par la maîtrise du regard, de la langue, de l’ouïe, des membres ;
– Le troisième degré est pure abstention. Un hadith précise : “Tout acte du fils d’Adam leur appartient sauf le jeûne car celui-ci est à Moi et c’est Moi qui rétribue par lui…” (Coran III, 169). Il peut donc s’agir d’une totale disponibilité extérieure et intérieure, quand l’âme est purifiée de tout ce qui est autre que Dieu. Quand ce jeûne s’empare de l’être tout entier, qui sera donc présent ? Si ce n’est Dieu “plus près de l’homme que sa veine jugulaire” (Coran 50, 16)!

Mais comme a dit le Prophète (saws) : « Combien de jeûneurs qui n’ont au cours de leur jeûne que la faim et la soif »!

Valeur du mois de Ramadan selon la Sunnah

«Si les serviteurs savaient quelle est la valeur du mois de Ramadan, ils souhaiteraient que l’année entière le fût ». (Bayhaqi)

« Lorsque le mois de Ramadan commence, les portes des cieux s’ouvrent, celles de l’enfer se ferment et les démons sont enchaînés » (Boukhari, 59-11, 9)

C’est dire l’importance de ce mois béni ! On ne doit pas seulement s’abstenir des besoins vitaux mais rivaliser dans les bonnes œuvres et la générosité.

«Le Ramadan est venu à vous! C’est un mois de bénédiction. Dieu vous enveloppe de paix et fait descendre la miséricorde. Il décharge des fautes et Il exauce les demandes. Dieu vous regarde rivaliser d’ardeur dans ce but et il se vante de vous auprès de Ses anges. Montrez à Dieu le meilleur de vous-mêmes, car est bien malheureux celui qui est privé de la miséricorde de Dieu, Puissant et Majestueux!». (Ibn Majah)

«C’est le mois de la patience, et la récompense de la patience est le Paradis. C’est le mois du don. C’est un mois dans lequel les ressources du croyant augmentent. Un mois dont le début est miséricorde, dont le milieu est pardon et la fin affranchissement du feu de l’Enfer». (Bayhaqi)

«La meilleure charité est celle accomplie pendant le mois de Ramadan» (Tirmidhi)

«J’en jure par Celui entre les mains de Qui est ma vie, le relent de la bouche du jeûneur est plus agréable à Dieu que l’odeur du musc : « le jeûneur renonce pour moi à sa nourriture, à sa boisson, à (l’assouvissement de) sa passion charnelle : Je le récompenserai, lui et ses bonnes actions au décuple » (Boukhari 30- 2)

Le jeûne des pieux (*) :

Ce jeûne vers lequel on doit s’efforcer de tendre, implique :

La maîtrise du regard qui est de se détourner de tout «ce qui peut occuper le cœur et détourner de l’invocation de Dieu.»

La maîtrise de la langue. «La langue doit s’abstenir de divaguer, mentir, médire, diffamer, dire des grossièretés, faire du tort et prendre partie. Elle doit se taire et s’occuper à invoquer Dieu et à réciter le Coran. Tel est le jeûne de la langue. […] Selon un hadith, le Prophète (saws) a dit:
«Le jeûne est un abri. Que le jeûneur ne commette pas d’actes honteux et ne soit pas grossier. Si on cherche à l’attaquer ou à l’injurier, qu’il dise deux fois: «Je jeûne;» (Boukhari 30-2)
«Celui qui ne renonce ni aux mensonges, ni aux pratiques qui y correspondent, Dieu n’a nul besoin qu’il renonce à la nourriture et à la boisson» (boukhari 30-8)

La maîtrise de l’ouïe. «L’ouïe doit s’abstenir de tout ce qui est répréhensible…[…] Le médisant et celui qui écoute sont associés…»

La maîtrise des membres. La première des choses est de ne pas montrer que l’on jeûne par une mine plus défaite et triste que d’habitude. On peut imposer alors aux mains et aux jambes de s’abstenir du répréhensible et d’œuvrer dans le bien.

La modération dans le repas de rupture .
«Il ne faut pas à la rupture du jeûne prendre trop de nourriture permise jusqu’à s’en remplir l’estomac. Il n’y a pas de réceptacle plus détestable pour Dieu qu’un ventre rempli de nourriture licite. Et quel est l’intérêt du jeûne qui est une victoire sur l’ennemi de Dieu et une brisure du désir si le jeûneur pallie à la rupture à ce qu’il a raté dans la journée et peut-être ajoute-t-il d’autres sortes de nourriture?[…] Il est connu que l’objectif du Ramadan est de vider l’estomac et de briser le désir pour que l’âme s’affermisse dans la piété. Si on laisse l’estomac vide du matin au soir, que ses envies et désirs s’exacerbent et qu’ensuite on le nourrit et on le rassasie de douceurs, son plaisir augmentera et des désirs naîtront qui seraient restés endormis […] l’esprit et le mystère du jeûne sont d’affaiblir les moyens qu’emploie satan pour habituer aux malfaisances. Pour tirer profit du jeûne, «on ne doit manger que ce qu’on mangeait le soir hors de la période du jeûne» […]Il est même des convenances du jeûne de ne pas trop dormir pendant la journée afin de ressentir la faim et la soif et l’affaiblissement des forces. Le cœur deviendra alors plus pur…»

Le rejet de l’autosatisfaction.

«Après la rupture du jeûne, le cœur doit être inquiet et balançant entre la crainte et la supplication. On ne sait si son jeûne est accepté et si on est parmi les rapprochés de Dieu ou s’il est refusé et qu’on est parmi les exécrés par le Seigneur. Qu’il en soit ainsi chaque fois qu’on accomplit un acte de dévotion»
Pratiques recommandées durant le mois de Ramadan

Le suhûr

Cette dernière collation de la nuit se prend de préférence dans la dernière demi-heure avant la prière de l’aube. Selon le Prophète (saws) :
«Le Suhûr est tout entier bénédiction ; ne le délaissez pas. Prenez en ne serait-ce qu’une gorgée d’eau car Dieu envoie Sa miséricorde et les anges demandent le pardon pour celui qui fait ce repas». (Ahmed)

Rompre le jeûne (iftâr ) dès le coucher du soleil, immédiatement sans attendre.

Le prophète (saws) a dit :
«On ne cesse d’être dans la bonne voie tant qu’on s’empresse de rompre le jeûne». (Boukhari & Moslim) et selon que «N’est pas repoussée la demande faite par le jeûneur au moment de la rupture de son jeûne» (Ibn Majah), il est bon alors d’invoquer Dieu à l’exemple du Prophète (saws) : « Bismillah (Au nom de Dieu) ! Ô mon Dieu ! J’ai jeûné pour Toi et j’ai rompu avec ce que Tu m’as donné ! [Bismillah ! Allahoumma laka soumtou wa ‘ala rizqika aftartou !]». (Abou Dawud)

Toujours selon le Prophète (saws), il est bon de rompre le jeûne « en mangeant des dattes. S’il n’en trouve pas, qu’il boive de l’eau car c’est un moyen de purification »

« Le messager de Dieu (saws) rompait son jeûne en mangeant quelques dattes mûres avant de faire la prière. S’il n’en trouvait pas, il se contentait de quelques petites dattes, sinon il buvait quelques gorgées d’eau »

(rapportés par Abou Dawûd et Attirmidhi)

C’est ainsi qu’« Il y a deux joies pour celui qui jeûne : la joie de la rupture du jeûne et la joie de la rencontre avec Dieu » (dans la prière).

Les Tarawih (veillées de prière)

Ces veillées peuvent être accomplies durant toutes les nuits du mois de Ramadan, après la prière du ‘ishâ’ (prière de la nuit) -et jusqu’au fajr (aube) par les hommes et les femmes, au domicile ou à la mosquée. Elles se composent de huit ou vingt unités de prière (rek’ât) accompagnées de récitation du Livre Saint, auxquelles s’ajoutent le shaf (2 unités) ou watr (1 unité).
«Qui se lève pour prier pendant les nuits de Ramadan, avec foi et en comptant sur la récompense divine, Dieu pardonne ses fautes passées». (hadith rapporté par Boukhari et Muslim)

«Le jeûne et la prière du mois de Ramadan intercéderont pour l’homme le jour de la résurrection. Le jeûne dira : « Seigneur ! Je l’ai empêché de boire et de manger pendant le jour». Le Coran dira : « Seigneur ! Je l’ai empêché de dormir la nuit » « Accepte notre intersession pour lui !» ». ( hadith rapporté par Ahmed et Nassai)

La lecture du Coran

« Le prophète (saws) redoublait la récitation du Coran, pendant le mois de Ramadan. Gabriel descendait réciter avec lui ». (Boukhari).

S’exposer au Souffle de la Miséricorde divine durant la nuit du Destin (Laylat al-Qadr)

« Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Très Miséricordieux
C’est Nous qui le fîmes descendre dans la Nuit grandiose
Qu’est-ce qui peut te faire comprendre ce qu’est la Nuit grandiose ?
La Nuit grandiose vaut plus qu’un millier de mois
En elle font leur descente les anges et l’Esprit, sur permission de leur Seigneur, pour tout décret.
Salut soit-elle jusqu’au lever de l’aube »
( Sourate al-Qadr, Coran XCVII , 1-5). Traduction Jacques Berque.

Cette nuit se situe à l’approche du 27e jour du mois de Ramadan et revêt donc une importance toute particulière puisque c’est au cours de cette nuit que la révélation est descendue sur le Sceau des Envoyés Mohammad (saws). Ouverture vers le Royaume, toute prière et invocation ont leur valeur démultipliée. C’est d’ailleurs une période où le Prophète pratiquait la retraite spirituelle.

«Que celui qui voudra trouver la Nuit du Destin, la cherche donc dans les sept dernières nuits » (Boukhari 32-2)
«Cherchez la nuit du Destin parmi les nuits impaires de la dernière décade du mois de Ramadan» (Boukhari 32-3).
« Selon Aïsha (Das), le Messager de Dieu (saws) observait une retraite de contemplation durant les dix derniers jours de Ramadan » (URA)
«Toutes les fautes passées sont pardonnées à celui qui passe la nuit du Destin en veillée pieuse avec foi et espoir de récompense» (Muslim).
Le Prophète (saws) a recommandé de répéter cette invocation au cours de la nuit du Destin : «Ô mon Dieu ! Tu est indulgent, Tu aimes le pardon : fais-moi grâce ! [Allahoumma innaka ‘afouwwoune touhibboul ‘afouwa fa’fou ‘anni] »

Partager le repas

«Qui donne à manger ou à boire à quelqu’un qui jeûne, d’un bien licitement acquis, les anges ne cessent de prier pour lui durant le mois de Ramadan. L’archange Gabriel prie pour lui la nuit du Destin» (Boukhari)

Aspects « techniques » du jeûne

Qui doit jeûner ?

_Tout Musulman, homme ou femme, pubère, sain de corps et d’esprit.
Qui ne peut jeûner ?

_Les enfants n’ayant pas encore atteint la puberté.

_Le vieillard faible; il doit alors faire l’aumône pour chaque jour non jeûné.

_La personne temporairement malade. Elle compensera alors les jours manqués ultérieurement (après le mois de Ramadan) (*)

_La personne atteinte d’une maladie chronique. Elle compensera chaque jour qu’elle ne peut pas jeûner par un repas (ou par la valeur monétaire de celui-ci) offert à un pauvre.

_La femme ayant ses menstrues et la femme en couches. Elle compensera les jours manqués ultérieurement.

_La femme enceinte ou qui allaite: en cas de faiblesse, elle peut reporter le jeûne ultérieurement.

_Le voyageur -voyage indispensable- est dispensé de jeûner et doit rattraper ultérieurement les jours manqués. «Ce n’est pas un acte de piété que le jeûne en voyage» (Boukhari 30-36)

(*) La rançon des jours peut se faire par journées continues ou par journées dispersées.

Conditions de validité du jeûne

Voir la nouvelle lune pour observer le premier jour de jeûne « Jeûnez dès que vous voyez la nouvelle lune (de Ramadan)… » (hadith rapporté par Tirmidhi) et coran II, 185.

L’intention sincère de jeûner. Il faut renouveler chaque nuit son intention de jeûner le lendemain.

S’abstenir de l’aube jusqu’au crépuscule de tout ce qui invalide le jeûne : manger, boire, fumer, éjaculer, coïter ; l’apparition des menstrues invalide le jeûne (même si elles surviennent juste avant la rupture du jeûne).

« D’après Abou Horeïra, un homme vint trouver l’envoyé de Dieu (saws) et dit : « Je suis un homme (religieusement) perdu. -Et comment cela ? demanda le Très Saint Prophète (saws). -J’ai eu commerce (de jour) avec ma femme en mois de Ramadan, répondit-il.
– As-tu un esclave (pour expier en l’affranchissant) ? reprit le Prophète (saws)
-Non.
-Peux-tu jeûner deux mois de suite sans interruption ?
-Non.
-Peux-tu donner à manger à soixante pauvres ?
-Non. »
…….fin du hadith.

Ce qui n’invalide pas la jeûne

Manger ou boire involontairement (oubli); il faut reprendre normalement son jeûne dès qu’on se rappelle
« Selon Abou Hourayra (das), le Prophète (saws) a dit : « quand l’un de vous mange ou boit par oubli, qu’il poursuive quand même son jeûne car c’est uniquement Dieu qui l’a alimenté et l’a abreuvé » (ura)

Se brosser les dents, se rincer la bouche et les narines modérément.

Embrasser son conjoint pourvu que cela n’entraîne pas plus loin.
«Aicha a dit: «Le Prophète (saws) embrassait et touchait ses femmes alors qu’il jeûnait, mais il était plus maître que vous de ses besoins .» (Boukhari 30-22)

Le fait de n’avoir pas pris son bain rituel avant l’aube (après une relation sexuelle durant la nuit ou après la fin des menstrues).

Pratiquer des tests sanguins

Instiller des gouttes dans les yeux ou utiliser un collutoire (ou se gargariser)

D’une façon générale, mis à part l’oubli, tout ce qui rentre dans l’estomac ou nourrit le corps invalide le jeûne.

«Celui qui jeûne le mois de Ramadan, en connaissant et en respectant avec vigilance les règles du jeûne, expie son passé». (Boukhari)

Les répercutions du jeûne sur la santé

Le bienfait spirituel d’un jeûne bien accompli, par la Grâce divine du Tout Miséricordieux, ne peut se démontrer mais est indéniablement purificateur. Ce qui se répercute positivement sur la santé psychique et physique. Psychiquement, il procure équilibre et sérénité ; physiquement, il permet de nettoyer l’organisme de ses toxines, de régénérer l’activité cellulaire, de perdre du poids grâce à l’élimination des réserves graisseuses et de stimuler les défenses immunitaires

Le cinquième pilier de l’islam: le pèlerinage _ Hajj

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Le Hajj (pèlerinage à la Mecque) est le cinquième des cinq piliers obligatoires de l’islam.  En islam, le pèlerinage ne se fait pas aux tombeaux de prétendus saints ni à des monastères, pour demander de l’aide à des moines, ni en des lieux où des miracles ont prétendument eu lieu, même si l’on voit certains musulmans s’adonner à ces actes répréhensibles.  L’unique pèlerinage se fait à la Ka’aba (ou  « Maison de Dieu ») située dans la ville sacrée de la Mecque, en Arabie Saoudite.  Son caractère saint vient du fait qu’elle a été construite par le prophète Abraham et son fils Ismaël pour servir de lieu d’adoration du Dieu unique.  Dieu l’en a récompensé en faisant de ce lieu Sa maison et l’endroit vers lequel tous les musulmans doivent se tourner lorsqu’ils accomplissent leurs prières.  Les rites du pèlerinage sont pratiqués, de nos jours, exactement de la même façon que les pratiquaient Abraham et, après lui, le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur eux).

Le pèlerinage est considéré comme un acte particulièrement méritoire, un moment de dévotion et de spiritualité particulièrement intense, un moment pour faire pénitence et demander pardon.  Le pèlerinage à la Mecque, la ville la plus sacrée pour les musulmans, est obligatoire pour tous les musulmans qui en ont les capacités physique et financière, au moins une fois dans leur vie.  Le pèlerinage débute quelques mois après la fin du Ramadan, le 8e jour du dernier mois du calendrier islamique, le mois de Dhoul-Hijjah, et prend fin le 13e jour.  La Mecque est la ville vers laquelle des millions de musulmans convergent une fois par année.  Il s’agit d’un immense rassemblement qui leur fait prendre conscience que tous les musulmans sont égaux et qu’ils méritent leur amour et leur sympathie, quelles que soient leur race ou leur origine ethnique.  Cette harmonie raciale, que l’on retrouve au Hajj, est très bien racontée par Malcolm X, dans le récit qu’il a livré de son pèlerinage :

« À l’aéroport, chacun des milliers de musulmans qui s’apprêtaient à quitter Jeddah était vêtu de la même façon.  Qu’un individu fût roi ou paysan, personne n’aurait su dire.  Certaines personnes influentes, que l’on m’a discrètement montrées, étaient vêtues de la même façon que moi.  Ainsi vêtus, nous avons commencé à proclamer, par intermittence : « Labbayka! (Allahoumma) Labbayka! » (À ton service, ô mon Seigneur!).  Dans l’avion, il y avait des blancs, des noirs, des basanés, des rouges et des jaunes, des yeux bleus et des cheveux blonds, et mes cheveux rouges frisés…  tous ensemble, tous des frères!  Nous adorions tous le même Dieu et nous nous accordions le même respect les uns les autres…

C’est à ce moment que j’ai commencé à réévaluer l’homme blanc; que j’ai commencé à comprendre que l’expression « homme blanc » ne faisait référence à la couleur de la peau que de façon secondaire et qu’elle décrivait, d’abord et avant tout, des attitudes et des actes.  Aux États-Unis, « homme blanc » faisait référence à des attitudes et à des actes particuliers dirigés contre l’homme noir ou contre tous les hommes qui ne sont pas blancs.  Mais dans le monde musulman, je découvrais que les hommes à peau blanche étaient plus fraternels que toutes les personnes que j’avais pu rencontrer dans ma vie.  Ce matin-là a marqué le début d’un changement radical dans ma façon de percevoir « l’homme blanc ».

Il y avait des dizaines de milliers de pèlerins, provenant des quatre coins du monde.  Ils étaient de toutes les couleurs, des blonds aux yeux bleus jusqu’aux Africains à la peau noire.  Mais nous participions tous au même rituel, dans un esprit d’unité et de fraternité que mes expériences, aux États-Unis, m’avaient amené à croire qu’il ne pourrait jamais exister entre les blancs et les noirs…  L’Amérique a besoin de comprendre l’islam, car c’est l’unique religion qui peut faire disparaître de sa société les problèmes de racisme.  Tout au long de mes voyages, dans le monde musulman, j’ai rencontré, discuté et même mangé avec des gens qu’on aurait, aux États-Unis, considérés comme « blancs »; mais « l’attitude de blanc » était absente, chez eux, car l’islam prenait toute la place dans leur cœur.  Jamais auparavant je n’avais vu une fraternité sincère et vraie réunissant des gens de toutes les couleurs. »

Ainsi, le pèlerinage unit les musulmans du monde en une grande fraternité internationale.  Plus de deux millions de personnes accomplissent chaque année le Hajj, qui agit comme force unifiante, en islam, en rassemblant, dans l’adoration, des fidèles provenant de toutes sortes de milieux.  Dans certaines sociétés musulmanes, une fois qu’un croyant a accompli le pèlerinage, il se fait souvent appeler « hajji ».  C’est là, cependant, une pratique culturelle et non religieuse.  Enfin, le Hajj est une manifestation de la croyance en l’unicité de Dieu en ce sens que tous les pèlerins obéissent aux commandements du seul et unique Dieu et qu’ils n’adorent que Lui.

À certains postes, sur les routes de caravanes menant à la Mecque, ou lorsque le pèlerin dépasse le point le plus près de ces postes, il entre dans un état de pureté appelé ihram.  Lorsqu’il est dans cet état, certains actes quotidiens « normaux » lui deviennent interdits, comme par exemple se couvrir la tête, se couper les ongles ou porter des vêtements réguliers, pour les hommes.  En effet, les hommes doivent retirer leurs vêtements réguliers et revêtir un vêtement spécial pour entrer en état d’ihram, soit deux longues pièces de tissu blanc sans coutures, drapées autour du corps.  Tout cela contribue à donner un caractère saint et respectueux au pèlerinage, à la cité de la Mecque et au mois de Dhoul-Hijjah.  Il y a cinq postes : un sur les plaines côtières au nord-ouest de la Mecque, vers l’Égypte, un au sud, en direction du Yémen, et trois au nord ou vers l’est, en direction de Médine, de l’Irak et d’al-Najd.  Le vêtement d’une grande simplicité porté par les pèlerins représente l’égalité de tous les hommes devant Dieu et le renoncement à l’amour des choses d’ici-bas.  Après être entré en état d’ihram, le pèlerin se dirige vers la Mecque, où il attend le début du Hajj.  Le 7e jour de Dhoul-Hijjah, on rappelle leurs devoirs aux pèlerins et lorsque commence le rituel, qui a lieu entre le 8e et le 12e jour du mois, ils se rendent aux lieux saints à l’extérieur de la Mecque – Arafah, Mouzdalifah et Mina – et sacrifient chacun un animal en commémoration du sacrifice d’Abraham.  Puis, le pèlerin raccourcit ou rase ses cheveux et, après avoir jeté sept pierres sur des piliers situés à Mina durant trois ou quatre jours successifs, il se dirige vers la Grande Mosquée où il fait sept fois le tour du sanctuaire sacré, ou Ka’aba, avant de faire sept fois l’aller-retour, à pas rapides, entre les deux collines, c’est-à-dire le mont Safa et le mont Marwa.  La discussion détaillée de la signification historique et spirituelle de chacun de ces rites n’entre pas dans le cadre de cet article d’introduction.

À part le Hajj, il y a également le « petit pèlerinage », ou oumrah, qui peut être accompli durant le reste de l’année.  Accomplir la oumrah ne décharge pas une personne de l’obligation d’accomplir le Hajj.  La oumrah est similaire au Hajj et les pèlerins ont le choix de l’accomplir soit séparément soit combinée au Hajj.  Comme pour le Hajj, le pèlerin doit entrer en état d’ihram avant de commencer la oumrah.  Il entre à la Mecque et fait sept fois le tour de la Ka’aba.  Il peut, s’il le veut, toucher la pierre noire, prier derrière le Maqam Ibrahim* et boire l’eau de la source de zamzam.  L’aller-retour sept fois entre les deux collines de Safa et Marwa et le raccourcissement ou le rasage des cheveux complètent la oumrah.

* Le Maqam Ibrahim est un gros bloc de pierre sur lequel s’est tenu Abraham pour arriver à compléter la construction de la partie supérieure de la Ka’aba.  Après l’avoir complétée, il a laissé le bloc de pierre près de la Ka’aba.  De nos jours, il a été placé devant la porte de cette dernière, là où Abraham accomplissait ses prières.

 

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